Les annonces en culture et en matière de soutien à la presse écrite laissent la Fédération nationale des communications — CSN (FNC-CSN) perplexe. Jugeant que les investissements ponctuels en culture n’auront peu ou pas d’effet structurant et durable, elle se réjouit tout de même de l’octroi de sommes nouvelles dans ce secteur longtemps ignoré. Du même coup, elle accueille plutôt favorablement les mesures de soutien à la presse écrite, mais les estime mal ciblées. La FNC-CSN croit que le gouvernement devait et doit toujours en faire bien davantage pour ces secteurs, souvent oubliés et laissés pour compte.

Engagée dans une importante campagne pour le soutien à la presse écrite et à une information de qualité, la FNC-CSN se réjouit de l’annonce d’un coup de pouce additionnel de 65 M$ sur cinq ans. « Nos médias écrits en ont besoin et il est important que le gouvernement s’implique dans le soutien à ce secteur. Malheureusement, ces mesures ne répondent pas à la problématique urgente du maintien des emplois qui œuvrent à la production et la diffusion de contenus d’information » lance Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN. La fédération juge qu’un soutien à la masse salariale incluant notamment les salles de nouvelles, et pas seulement les emplois liés au développement de technologies et d’applications numériques, aurait été préférable.

Alors que des fuites laissaient entrevoir un budget historique en matière de culture, la FNC‑CSN constate que ces investissements supplémentaires répondent à des besoins ponctuels et n’auront peu d’effet pérenne sur le fonctionnement et le développement. « C’est sûr que l’on ne peut pas refuser des sommes supplémentaires, mais il faut rappeler que les budgets de la culture, de Télé-Québec ou du réseau muséal stagnent depuis des décennies et qu’il faudra bien plus que du saupoudrage électoraliste pour les remettre à niveau. On voulait des engagements pour un rehaussement permanent du financement de la culture et malheureusement nous restons sur notre faim » déplore Pascale St-Onge.

L’organisation syndicale accueille toutefois favorablement l’annonce de l’application de la TVQ au contenu Web, comme Netflix, même si elle la juge incomplète en raison de l’exclusion des objets physiques achetés à l’étranger comme des livres et des CD. L’organisation syndicale réclamait depuis longtemps la fin de la disparité de traitement fiscal entre les grandes multinationales américaines et les producteurs de contenu québécois. « En ce sens, le provincial montre la voie à suivre au gouvernement fédéral, espérons que ce dernier comprenne le message et mette un terme à la complaisance fiscale » indique Pascale St-Onge.