Les trois syndicats du quotidien La Presse affiliés à la Fédération nationale des communications – CSN, demandent aux députés de l’Assemblée nationale, tous partis confondus, de mener à bien l’abrogation de la loi 282 de 1967 avant la fin de la session parlementaire, afin de permettre à La Presse d’entamer son processus de transformation en OBNL.

La loi visait à empêcher la vente de La Presse à des intérêts étrangers. Or ce n’est pas le cas ici. « Toute tentative de bloquer cette transformation sera considérée comme de l’ingérence politique et une entrave à l’indépendance des médias », considère Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. « Il est légitime de se questionner sur l’avenir de La Presse, la constitution de son OBNL, son mode de gouvernance, sa transparence économique et toute autre question, mais l’Assemblée nationale n’a pas — et ne doit pas avoir — le pouvoir de trancher sur ces aspects », précise-t-elle.

Constatant que le modèle actuel des médias écrits à but lucratif ne fonctionne pas, les syndicats saluent l’initiative de Power Corporation d’opter pour la structure OBNL. Il faut également rappeler que l’année dernière, le Comité permanent du patrimoine canadien à la Chambre des communes arrivait au même constat. « Si l’Assemblée nationale veut se pencher à son tour sur la question large de l’avenir de l’information et de son financement, nous y participerons avec grand plaisir. D’ailleurs, peu importe le débat actuel sur La Presse, la problématique qui fait en sorte que 80 % des revenus publicitaires se retrouvent entre les mains de Facebook et Google reste entière et devra être résolue, car ultimement, c’est la survie de toutes les salles de nouvelles qui est compromise », affirme Charles Côté, président du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse.