Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay – Lac-Saint-Jean (CSN) et la Fédération nationale des communications (FNC-CSN) dénoncent la démolition sauvage et sournoise de Radio-Canada par le gouvernement Harper, et ce, sans aucune consultation et aucun mandat de la population pour le faire. Ce gouvernement n’a cessé de diminuer les ressources de la société d’État affectant ainsi sa capacité à remplir sa mission d’informer, d’éclairer et de divertir la population canadienne, peu importe la localisation, la langue (français, anglais, autochtones) et le revenu.
« Les médias vivent présentement des transformations majeures dont l’issue est plus qu’incertaine. Dans ce contexte, plus que jamais, la population doit pouvoir compter sur un diffuseur public indépendant et fort. Radio-Canada doit avoir les moyens de remplir pleinement son mandat afin que chacune et chacun aient accès à l’information, à la culture et au divertissement qui participent à forger notre identité collective et qui permettent aux citoyennes et citoyens de jouer un rôle actif dans notre vie démocratique » d’affirmer Pascale St-Onge, secrétaire générale de la FNC-CSN.
Dans ce contexte, il est désolant de constater que les coupures répétées ont mené à la disparition de plusieurs émissions régionales telle que Pas de répit pour les bleuets. « Pour nous, c’est un non-sens, car ceci va à l’encontre d’un énoncé inscrit dans le plan quinquennal 2015-2020 de la société d’État où elle fait valoir que grâce à sa présence, à sa programmation et à ses activités en région, CBC/Radio-Canada est un élément important de la vitalité et du caractère distinctif des régions et de leurs communautés » de souligner Engelbert Cottenoir, président du Conseil central SLSJ (CSN).
En étouffant toujours plus la Société Radio-Canada, le gouvernement conservateur cherche à faire taire ceux qui portent un regard critique sur ses politiques, ses actions ou ses idéologies. « Le règne du gouvernement conservateur a été désastreux en ce qui concerne la liberté de presse, le respect du travail journalistique et le droit du public à l’information. Son contrôle obsessif des communications a rendu l’appareil gouvernemental plus opaque que jamais ce qui entraîne la vie politique canadienne dans un déficit démocratique inquiétant » d’ajouter Madame St-Onge.
Le démantèlement de Radio-Canada est commencé
La direction de CBC/Radio-Canada, complice de la volonté du gouvernement Harper, vend déjà depuis plusieurs mois ses actifs en incluant ses décors et ses costumes. La place du privé, autant dans les productions diffusées que dans les sources de financement, grandit constamment, ce qui rend la société d’État moins autonome et plus soumise aux dictats du marché. Cette année, le montant de financement public pour CBC/Radio-Canada n’est plus que de 975 millions $, alors que le soutien financier public accordé aux télédiffuseurs privés atteint 900 millions $. Encore une fois, le gouvernement Harper abandonne le service public.
Sous les Conservateurs, pour l’ensemble du Canada, plus de 1300 postes ont été perdus. « Dans notre région, les compressions font mal, 11 postes ayant été abolis, ce qui correspond à près de 20 % des effectifs. Du lundi au jeudi, la durée du Téléjournal passe de 60 à 30 minutes. En tenant compte de l’ajout de capsules d’information, nous perdons 70 minutes d’information par semaine, réduisant ainsi l’espace réservé à la vie locale. Une situation inacceptable pour une région ayant une vitalité telle que la nôtre » de préciser le président de la CSN régionale.
« Depuis quelques années, la CSN a amorcé plusieurs campagnes afin de dénoncer le démantèlement de CBC/Radio-Canada, dont celle des Amis de Radio-Canada. Il est clair que l’action du gouvernement Harper dans ce dossier est une démonstration évidente qu’à force de couper, on détruit. Il faut mettre fin au carnage à court terme. La question de Radio-Canada devra être un enjeu important de la prochaine campagne électorale fédérale » de conclure les deux dirigeants syndicaux.