Après plusieurs mois de négociations, les 159 employé·es de Nordia à Sherbrooke demandent à leur employeur de faire de véritables efforts de négociation en vue d’améliorer leurs conditions de travail, et de ce fait, obtenir un niveau de vie acceptable. Une offre finale et globale inacceptable déposée par l’employeur a été rejetée par l’assemblée des employé·es, le 16 septembre dernier.
Comment un employeur qui prétend « Aspirer à être reconnus comme les meilleurs pour attirer, développer et inspirer les gens afin de livrer un service à la clientèle uniforme et exceptionnel », comme lu sur son site, peut-il mener des négociations avec un tel désintérêt pour le bien-être de ceux et celles qui tous les jours rendent justement ce service de qualité et professionnel à la clientèle ?
Après deux ans de pandémie et de télétravail dans des conditions parfois difficiles et dans un contexte inflationniste de plus de 7 % et une hausse vertigineuse du coût de la vie, Nordia refuse de bonifier les salaires des employé·es ou de compenser la perte de leur pouvoir d’achat. La situation n’est pourtant pas simple pour certains : « le syndicat nous informe que certains de leurs membres les interpellent, à bout de souffle et à bout de ressources puisqu’ils n’arrivent pas à boucler leur fin de mois. Plusieurs n’ont d’autres choix que de recourir à des banques alimentaires. Ce n’est pas normal ! » se désole Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie. Alors que le salaire minimum est désormais de 14,25 $/heure au Québec, Nordia offre des salaires de base qui n’atteignent même pas ou dépassent à peine 16,00 $/h. « Il y a plusieurs années, Nordia était un employeur de choix qui offrait des salaires bien loin du salaire minimum, mais c’est loin d’être le cas aujourd’hui puisque Nordia ne s’actualise pas. Qui peut espérer vivre décemment, sans tracas financier avec de tels salaires ? Désormais, même McDonald offre de meilleures conditions, » renchérit M. Beaudin.
« Personne ne pense devenir millionnaire en travaillant chez Nordia », ajoute Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture. « Mais des salaires qui confèrent un minimum de dignité aux travailleuses et travailleurs ce n’est pas trop demandé. J’aimerais sincèrement que Nordia témoigne d’un peu de reconnaissance à ses employé·es qui font un travail exigeant et qui sont vraiment dédié·es ».
Les négociations devront reprendre à la suite du rejet par les travailleuses et les travailleurs de l’offre finale et globale de Nordia. Elles se poursuivront le 7 octobre prochain en présence d’une médiatrice-conciliatrice nommée par le ministère du Travail.
« Nordia a la responsabilité morale et sociale de faire mieux, affirme Denis Beaudin. C’est une compagnie importante qui doit être un modèle quant au leadership qu’elle exerce dans le domaine et dans la région, être un employeur exemplaire, s’ouvrir, écouter et cesser de mépriser ses employé·es. C’est essentiel à la réussite de cet exercice de conciliation. S’il ne le fait pas, je commence à me questionner sur sa réelle volonté à maintenir le centre de Sherbrooke concurrentiel ».
À propos Le syndicat des travailleuses et travailleurs de Nordia – CSN compte environ 200 membres. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), à la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC) et au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN regroupant environ 12 500 membres sur le territoire de l’Estrie.
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Pour plus d’information : Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN Cell. : 819 570-4391