En campagne active pour la survie des médias écrits au Canada, la Fédération nationale des communications-CSN (FNC-CSN) reconnaît que le soutien financier de Québec au Groupe Capitales Médias est nécessaire, compte tenu de l’urgence de la situation et poursuit néanmoins sa campagne avec autant de vigueur, afin d’obtenir une aide globale pour l’ensemble du secteur de la presse écrite.

La FNC-CSN, qui représente la grande majorité des employé-es du Groupe Capitales Médias, estime que cette aide, bien qu’imparfaite, est une mesure d’urgence temporaire et qu’il y a toujours lieu de trouver des solutions globales et structurantes pour soutenir tout le secteur de la presse écrite. « L’aide apportée par Québec cible bien sûr un groupe en particulier, admet la présidente de la FNC-CSN, Pascale St-Onge, mais elle contribue à maintenir à flot un groupe en difficultés financières qui joue un rôle primordial dans notre société, soit celui d’informer la population. Par ce geste, le gouvernement du Québec juge lui aussi que la situation est préoccupante pour la presse écrite et que des actions sont nécessaires pour aider la presse écrite à sortir de la crise qui découle de la baisse des revenus publicitaires ». Jusqu’à maintenant, la FNC-CSN et ses membres ont fait leur juste part afin d’assurer la continuité des activités du groupe et ce nouveau montage financier nous permettra de poursuivre la mission d’informer les communautés desservies par les journaux du Groupe Capitales Médias.

L’information régionale de qualité est un pilier de notre démocratie et la FNC-CSN est également ravie que le gouvernement ait reconnu cette réalité. Cependant, l’organisation syndicale continue de demander à ce que les différents groupes médiatiques puissent avoir accès à des appuis financiers d’urgence et à une aide globale structurante pour l’ensemble du secteur.

En outre, les syndicats du Groupe Capitales Médias qui représentent les journalistes continueront à veiller au respect des clauses professionnelles qui assurent l’indépendance des salles de nouvelles. « Nous nous opposerons toujours à tout type d’ingérence ou de pression politique s’il y a lieu, mais nous ne considérons pas que le geste posé par le gouvernement est de ce type », juge Pascale St-Onge.

La FNC-CSN tourne le regard vers Ottawa

Selon la FNC-CSN, les deux paliers de gouvernements doivent intervenir pour aider le secteur à contrebalancer les effets dévastateurs qu’a entraînés la concurrence quasi déloyale des géants du Web comme Google et Facebook, qui s’accaparent désormais de plus de 70 % des revenus publicitaires. « Notre attention se tourne en particulier vers Ottawa, où on ne sent pas de volonté de reconnaître l’ampleur de la crise, rappelle Pascale St-Onge. Pourtant, depuis 3 ans, nous avons sonné l’alarme et averti que la situation continuerait à se détériorer si aucune action structurante n’était posée afin d’équilibrer le rapport de force entre nos médias et les géants du Web. Mais le gouvernement fédéral semble faire la part belle aux multinationales américaines, alors que ses propres secteurs médiatique et culturel sont plus que jamais en danger. Ce laisser-aller du gouvernement Trudeau a assez duré » laisse tomber Pascale St-Onge.

En effet, le gouvernement fédéral doit prendre acte et agir, tant sur le plan de la fiscalité que de la mise en place d’un nouveau système de financement de la production de contenu d’information. En attendant, il doit lui aussi mettre la main à la pâte afin de mettre en place des mesures d’urgence pour soutenir les médias de la presse écrite partout au Canada, qu’elle soit sous forme électronique ou en version papier.

La FNC-CSN, qui regroupe environ 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture, mène actuellement une campagne intensive pour le soutien à la presse écrite et demande aux citoyens de signer une lettre au gouvernement Trudeau à l’adresse suivante : http://www.fncom.org/presse-ecrite-peril/

Pour renseignements :
Pierre-Luc Bilodeau, conseiller aux communications, FNC-CSN, 514 216-2017